9 mai 2013

A l'assaut de la montagne

Dimanche 5 Mai
Hakone

Après quasiment 5 jours de ville, on a décidé de se mettre au vert. En route donc pour la montagne et la région d’Hakone plus précisément. Avec une bonne centaine de kilomètre à parcourir, on doit se lever tôt. 
A 9h, on est à la gare d’Ueno. On prend la Yamanote pour Shinjuku et on emprunte la « Odakyu Line » grâce au Hakone Free Pass, un passe valable deux jours mais déjà rentable sur un. Dans le train, on se plie à la mode japonaise : on dort une bonne partie du trajet. On nous avait prédit du monde, le train est quasiment vide.
Arrivée à Odawara, on change de train pour Hakone-Yamoto. Sur place on suit les fléchages et on arrive à une queue digne de Disneyland. Ah oui, effectivement, il y a du monde. Deux possibilités s’offrent à nous : prendre un train de montagne historique ou prendre le bus pour rejoindre le lac. On opte pour le premier choix, mais on n’aurait peut-être pas dû.

Train historique

Toujours est-il que l’on fait la queue et finalement, on arrive devant les quais. Tout le monde est bien rangé en colonne devant les emplacements des portes. La même chose se serait passée à Paris, cela aurait été la cohue. Derrière nous l’employé de la gare ferme les grilles (comme à Disney, je vous dis) et par conséquent on se retrouve tout derrière. Comme je n’ai pas envie de poireauter 40 min debout dans le train, je propose à Lise de ne pas prendre ce train-là et de prendre le prochain, une demi-heure plus tard, pour être sûre d’être devant et assise. On laisse donc partir le train.

Il y a un peu de monde

Alors qu’on attendait, une touriste nous interpelle « Do you speak English ? ». Elle est un peu perdue avec ses tickets (elle n’avait pas pris le Hakone Free Pass). On la renseigne comme on peut, puis elle va demander au personnel de gare des précisions. Puis, elle se remet tout à la fin de la queue. Je lui fais un signe de tête pour qu’elle nous rejoigne. On apprend alors qu’elle s’appelle Sarah, qu’elle vient de New York et qu’elle sera prof de loi à la rentrée prochaine. On discute en attendant le train, puis dans le train. Quand on en sort, on se propose simultanément de faire les visites ensemble.
Après le train historique, on embarque à bord d’un funiculaire. Encore une fois, on est chanceuse et on trouve de la place assise. Les vieux autour de nous sont complètement fous. Ils courent, jouent des coudes pour passer devant et se jettent sur les sièges disponibles. Un vieillard s’étale même par terre en manquant une marche, tellement il se dépêchait.

Funiculaire


Au fond, la mer

Sur le trajet, on discute avec Sarah et on parle de la visite. Pour le moment, la seule chose qu’on a faite a été de changer de moyen de transport. Le train a beau être historique, le funiculaire atypique, on n’est pas venues pour faire un marathon de la locomotion. A ce moment-là, on est un peu déçues de notre journée.
On prend deux-trois photos du paysage avant d’embarquer (pardon de faire la queue) sur le téléphérique. La pente est raide, la cabine bouge. J’adore, mais Lise et Sarah s’accrochent fermement à la rambarde et refusent de regarder en bas. Le paysage est verdoyant. Au loin, on aperçoit la mer. En haut de la montagne, on distingue le kanji « grand » que l’on fait brûler lors du Daimonji. Et tout autour, des arbres à perte de vue.

Le téléphérique





Un écrin de verdure


Puis le téléphérique atteint un sommet et d’un coup le paysage change. Tous s’écrient « Oooh. Sugoi ». La verdure a laissé la place à la pierre. Ce ne sont plus des arbres qui s’élèvent, mais des volutes de soufre. On aperçoit même en contrebas, une rivière jaune soufrée. Avec cette vision apocalyptique, le vent redouble de force. Il hurle contre la cabine la faisait osciller. Moi, j’en fais abstraction, accaparée par ce spectacle d’une dévastatrice beauté. Mais bien trop vite, on doit descendre du téléphérique. Ça y est, on est arrivée à Owakudani, la vallée bouillonnante.

Une vision apocalyptique
On fait une pause pour déjeuner : des croquettes de pommes de terre, de la saucisse made in Japan et en dessert, un œuf noir, cuit dans les eaux bouillonnantes de la montagne. Autour de nous, beaucoup mangent une glace jaune. On se demande quel est son parfum. Je regarde un peu partout et je tombe sur une affiche en hiragana. Je n’en crois pas mes yeux. La glace est à l’œuf. Beurk. Lise veut y goûter malheureusement, le temps nous presse et elle ne le fera pas.


Les œufs sont cuits dans l'eau soufrée

Un kuro tamago ou œuf noir

Après ce repas consistant, on s’attaque aux fumerolles. On crapahute. Plus on monte, plus ça pue. Enfin, on arrive à l’étendue d’eau bouillonnante principale. On se prend plein de vapeurs en pleine face, l’odeur est épouvantable, mais on a la banane. Ça nous change des trains et autre moyens de transport. Face à nous, des montagnes bleues se dessinent. Il fait chaud et de l’humidité sort du sol. Mais, quelle est cette forme au lointain ? On arrive à distinguer son sommet caché sous de la neige. Yatta ! (Youpi !) Le Mont Fuji nous a fait grâce de sa présence aujourd’hui.

On distingue difficilement le Mont Fuji à cause de l'humidité


Le lac Ashino et les montagnes


Des fumerolles


Owakudani, la Vallée Bouillonnante


J'ai dû donné de ma personne pour apercevoir le Mt Fuji


Le Mont Fuji
Le Soleil commence à tourner, il faut continuer notre route. On retourne à la station de téléphérique pour en prendre un deuxième qui mène au lac. Mais Sarah propose qu’on vérifie que les bateaux circulent toujours. Je demande (en japonais) s’il nous reste assez de temps pour prendre le dernier bateau. Non. Tout s’arrête à 17h et il est 16h20. Le temps de faire la queue, cela risque d’être compliqué. On est obligé de faire demi-tour et de rentrer.


Lise et Sarah

Au lieu de retourner jusqu’à Hakone-Yumoto, on s’arrête à Gora, le terminus du funiculaire. Là, on quitte Sarah qui retourne sur Tokyo et on prend le bus pour Yunessun, l’onsen (sources chaudes) de Hakone. Le bus nous dépose juste devant l’établissement. Il est immense. Il a même une sorte de centre commercial. Cet onsen a la particularité d’accepter les maillots de bain dans une partie de son établissement (Yunessun et Yutopia). De plus avec notre Hakone Free Pass, on a une réduction sur l’entrée (2 200 yens au lieu de 2 600 yens).



Yutopia permet d’accéder à des bains en extérieur. On peut ainsi se baigner dans du café, du thé vert, du saké, du vin rouge, de l’eau très chaude (41,6°C). Il y a aussi un bain traditionnel japonais avec des fleurs à longues et épaisses tiges qui servent à se fouetter le dos pour favoriser la circulation du sang. Enfin, on a des bains de pierres, plus classique.
Dans la partie Yunessun, on est un peu comme dans un spa. Il y a des bains romains, des sortes de jacuzzis et un bain qui a la même densité que la mer morte (et qui est tout jaune). On flotte donc super facilement et cela donne une drôle de sensation.
L’onsen dispose également d’une partie plus traditionnelle, c’est-à-dire, sans maillot de bain (naked bath). Mais on ne l’a pas testé.
On n’a pas pris de photos car on ne savait pas si c’était autorisé. Après vérification, on aurait pu faire de jolis clichés. Dommage.
On a quand même profité des bains jusqu’à 20h. Puis on a pris le dernier bus jusqu’à Odawara. Un vrai calvaire. J’étais malade comme tout avec tous ces lacets de montagne. J’ai donc adopté la technique japonaise : je me suis endormie.
Puis on a filé prendre notre train puis notre correspondance à Shinjuku. On est rentrées à Ueno vers minuit. J’étais affamée (et ce depuis plus de 3h). Je me suis englouti mon diner et au lit. Au final, la journée s’annonçait mal avec tous ces moyens de transport mais dès qu’on est arrivées à Owakudani, ça a été super. Par contre, je suis super déçue de ne pas avoir pu faire le tour complet. La prochaine fois, je commencerai par le lac.


Chroniques japonaises : la mode

J’ai énormément hésité entre la mode et la nourriture. Mais comme j’avais déjà fait une chronique japonaise sur la nourriture lors d’un précédent voyage, j’ai décidé de me consacrer aujourd’hui à la mode. Je reviendrai sur la nourriture dans un prochain post. 

La mode japonaise est bien éloignée de la mode française. Certainement car il existe des styles complètement différents. On a d’abord le style gothique mais japanisé, c’est-à-dire, un style gothique à froufrous. Il y a aussi le style « tout froufrou », un peu rétro. Ensuite, on a le style « kawaii », mignon, qui tente de faire gamine. Enfin, le style le plus répandu est très certainement le « araducuyakamaté » : plus court, leur short arriverait au nombril. Pour quelques unes je me suis même demandé si elle portait autre chose que leur T-shirt. Mais le plus étonnant dans tout ça c’est que ce n’est absolument pas vulgaire.
J’oubliais un dernier style, un peu bizarre. Il s’agit d’un mélange des genres comme le kawaii rétro ou araducuyakamaté gothique. Décidément, elles sont folles, ces japonaises…


A bientôt, pour le dernier post concernant ce court voyage : Le palais impérial et Ueno
Jaa ne

Gaellou

6 mai 2013

Une vie à la Japonaise

Vendredi 3 Mai
Banlieue de Tokyo, Tokyo

Aujourd’hui on retrouve Yumi et son « koibito » (amoureux) pour un barbecue avec des amis. Le point de rendez-vous est à la gare Akabane-Iwabuchi. Dès que l’on retrouve Yumi, elle m’enchaîne avec du Japonais. La journée promet de ne pas être triste.
On sort de la gare et on tourne un peu en rond. Il semblerait que Yumi n’ait pas le sens de l’orientation. Heureusement, Mitsuru (Ebi-chan, le petit-ami) a l’air de savoir où il va. Après quelques minutes, on arrive sur la rive d’une rivière. De nombreuses personnes sont rassemblées et ça sent déjà la viande grillée. Il est 11h.
On cherche à travers les espèces de tentes et on rencontre Yoko et Mako, les amis de Yumi. Les présentations faites, on nous ordonne presque de nous asseoir pendant qu’ils préparent tout.
Pendant tout l’après-midi, on mange, on discute en français, japonais et anglais, on rit, on mange, on essaie de la nourriture venue de France (saucisson et carambars), on mange. Et surtout, on mange. Du sucré, du salé, peu importe, on ingurgite des tonnes et des tonnes. Lise et moi sommes vite distancées. Ils avalent goulûment tous les aliments : poivrons, porc, carottes, champignons, bœuf, tomates cerise, racine de lotus, …

Mako, Mitsuru et Yoko


Yumi et Lise en pleine dégustation


Yoko et moi
  
Au cours d’une discussion, je leur dit que la spécialité japonaise que je préfère est les yakisoba, des nouilles sautées. A ce moment tous les japonais autour du barbecue s’exclame « sugoi (génial) ». Je les regarde sans comprendre et Yumi m’explique qu’après tout ce qu’on s’est enfilé, on va manger des yakisoba. J’en suis doublement choquée. Premièrement, on va encore manger ? Deuxièmement, comment on saute des nouilles sur un barbecue ?

Au Japon, il n’y a aucun problème, que des solutions. C’est qu’ils sont inventifs. Ils sortent une sorte de lèche-frite qu’ils posent sur le BBQ et après, il n’y a plus qu’à mélanger tous les ingrédients.
Dans la tente voisine, les japonais se préparent un autre mets traditionnel : le curry. Dans une grande marmite. Sur le BBQ. Tout va bien. Cette séquence pourrait carrément se retrouver dans mes chroniques japonaises.

Mako, Lise, Yoko, Mitsuru et moi

Après la BBQ et les yakisoba, on a encore énormément faim, comme vous pouvez vous en douter. Alors pour combler ce petit creux, on a eu le droit à des onigiri (boule de riz) recouverts de sauce soja et cuits au barbecue. Après ça, j’ai arrêté de mémoriser tout ce qu’on a pu avaler.
Onigiri
Ah mais j’oubliais ! Quand on mange autant, on a très soif. Alors on boit, du Coca pour moi (comme c’est étrange) et de la limonade pour Lise. Mais on boit beaucoup car dès que notre verre est vide ou seulement à moitié vide, Yoko ou Mako nous ressert. Ce petit manège dure jusqu’à 17h. Je rappelle qu’on a commencé à 11h…
Quand vient le moment de tout ranger, je me lève pour les aider et je me fais rembarrer comme une malpropre. Comme on ne veut pas rester assises à les regarder bosser, on se lève et on observe, bien mal à l’aise. Lorsqu’arrive le transfert de toutes les affaires dans la voiture de Yoko et Mako, on est obligée de les feinter pour pouvoir les aider. Au final on a passé une excellente après-midi.
Arigatou gozaimasu. Tanoshikatta desu
Mais la journée n’est pas finie pour autant. Yumi et Mitsuru veulent nous faire visiter un peu Tokyo. Comme ils sont très gentils, ils essaient de trouver quelque chose à faire au plus près de notre hôtel. Encore une fois, il faut ruser pour éviter qu’ils se plient en quatre pour nous. Finalement, on opte pour le Palais Impérial de Tokyo. Lorsque l’on arrive sur place, il commence à faire nuit (à 18h-18h30 la nuit tombe). On a le temps pour quelques photos avant qu’il fasse trop noir.

Palais Impérial


Palais Impérial

Puis vient l’heure du diner. Lise et moi n’avons pas vraiment faim mais Yumi et Mitsuru commence à ressentir ses effets. On leur demande alors à manger du vrai et typique japonais. Après une visite des différentes architectures de Ginza, on se retrouve dans un restaurant japonais situé au sous-sol d’une rue annexe, peu fréquentée et un peu sombre.
Dans l’entrée, on doit se déchausser car le sol est recouvert de tatami. Ohhh ça augure du typique. Puis on nous conduit à notre table. On doit alors s’asseoir par terre mais on peut mettre nos pieds sous la table car il y a de l’espace. De mieux en mieux. Arrive la carte. Tout en japonais, écrit à l’encre et au pinceau. J’adore ! Mitsuru nous demande ce qu’on veut boire et on opte comme eux pour une boisson ultra japonaise : le calpis. Quand nos verres arrivent, on aperçoit un liquide laiteux mais pas très épais. Comme de l’eau à laquelle on aurait mélangé du lait. J’approche mes lèvres timidement. Je prends une gorgée et écarquille les yeux. De leur côté Yumi et Mitsuru nous regarde intensément, scrutant nos visages. Qu’est-ce que c’est que cette boisson ?! C’est délicieux et rafraichissant. En plus, il y a un petit goût citronné. Exquis ! C’est sûr, j’en ramène et je le fais goûter !

Alors je vais prendre...


Kampai !

Avec la boisson, on a le droit à des petits apéritifs. Yumi et Misturu ont pris du tako (poulpe) et ils nous ont commandé des edame, haricots dans leur cosse. Je prends mes baguettes, choppe le premier edame et commence à ouvrir la bouche. « No no no », me hurlent Yumi et Mitsuru. Puis, ils éclatent de rire. Qu’est-ce que j’ai fait ?! Ils m’expliquent, tout en riant, qu’il faut se débarrasser des cosses en croquant et ne manger que les grosses graines. Je leur explique que chez nous les pois gourmands, très semblables, se mangent en entier. Ah quand les cultures se rencontre et entrent en collision…
Notre repas se poursuit avec une multitude de petits plats : des yakitoris, des abats de poulet (oh my goodness !), des brochettes tempura (panées) de pousses de maïs, de racine de lotus et de yam (je ne sais toujours pas ce que c’est). On a aussi eu le droit à de l’anguille et du riz. Très bon. Pour terminer le repas, on a pris une glace au yuzu (citron japonais) pour nous quatre.

Un peu de piquant avec vos abats ?

Puis vient le moment embarrassant. On a terminé de manger. Le serveur apporte la note, assez salée : environ 10 000 yens soit une centaine d’euros. Et Mitsuru nous lance un rapide « c’est bon » avant de sortir un billet de 10 000 yens. On est super gênées. On refuse mais il insiste. On tente de résister mais on craint en même temps de l’offusquer en refusant d’avantage. On est vraiment embarrassées : on a rien fait de la journée pendant qu’ils préparaient à manger ou qu’ils rangeaient, ils nous ont fait une visite guidée des jardins du Palais Impérial et de Ginza et en plus, ils nous offrent le repas. Bon, on leur revaudra ça demain quand Yumi nous accompagnera à Yokohama.
Lorsqu’ils nous raccompagnent au métro, on a deux possibilités : prendre le métro ou le JR (sorte de rer). Pour nous le plus simple est le métro qui nous ramène devant l’hôtel mais le JR nous va bien aussi car la station est à 10 min de marche seulement de l’hôtel. Je leur demande ce qui les arrange le plus. Au final, on s’est fait avoir, je crois. Ils m’ont embrouillée et je pense qu’ils ont fait un détour pour nous amener jusqu’au quai du métro. Encore une preuve de la gentillesse des japonais.


Arigatou gozaimasu minna san
Tanoshikatta desu
Oishikatta desu
  
Samedi 4 Mai
Yokohama

Aujourd’hui on a rendez-vous uniquement avec Yumi. Elle nous fait visiter sa ville, Yokohama. Quand on sort de la gare, on découvre une grande tour, la Landmark Tower. Cette tour fut la plus haute du monde avant la construction de la tour de Dubaï.
En dessous du bâtiment, je discerne des mâts. On s’approche pour regarder et on voit un très beau trois-mâts perdu parmi les buildings. Un concert y est organisé et on peut visiter le bateau. Nous nous posons deux minutes pour observer puis continuons notre chemin. Un parc d’attraction apparaît. Sûrement pour optimiser la place, les attractions sont comme imbriquées les unes dans les autres. Très étrange pour nous.

Landmark Tower


Trois-mâts



On arpente les rues et les centres commerciaux. On goûte aux bienfaits rafraichissants de l’eau du Mont Fuji grâce à une dégustation gratuite. Et où qu’on aille, tout est noir de monde. D’accord, on est samedi, en pleine Golden Week (semaine avec 4 jours fériés), mais quand même. L’explication arrive lorsque l’on dépasse un bâtiment en brique rouge (d’architecture très « Nord de la France »). Yokohama a décidé d’organiser une fête du Printemps, spéciale Allemagne. Il n’est donc pas rare de croiser des Japonais manger de la choucroute. Une vision particulièrement drôle. De plus, les Japonais étant de grands buveurs de bière, on les voit tous, une choppe à la main et des tonnes de tonneaux sont entassés sous les tentes de toutes les marques de bières allemandes.

Frohling Fest 2013
On poursuit notre visite sur la promenade qui longe la mer. Ici, le printemps est célébrer par des œuvres fleurales plantées dans les parterres. Un peu plus loin se tient le festival de la pop Japonaise. On y croise des groupes de « pop idols », sorte de bimbos à la japonaise. Au lieu des cheveux blonds et des grosses poitrines, les pop idols adoptent une voie enfantine et s’habillent en soubrette…

Oeuvre printanière


 On fait une pause déjeuner dans un restaurant Hawaien spécialisé dans le curry. C’est pas bizarre, o_O ? Quand arrive le moment de payer, Yumi se faufile devant nous et nous paie encore le repas. On proteste encore plus que la veille. Déjà on avait été gênées mais là, ça nous met vraiment mal à l’aise. Mais Yumi ne veut rien entendre. Très bien, on sait ce qu’il nous reste à faire… Comme les japonais passent leur temps à manger, on lui paiera plein de petits trucs à grignoter dans l’après-midi.
On continue nos balades. On passe devant un marchand de glace donc j’offre une glace à Yumi, mais ça nous oblige aussi à en prendre une. On crapahute (avec une pente à 20 % au moins !) jusqu’à Harbour View Point Park, un parc idéalement placé pour observer le port de Yokohama. Je rappelle que Yokohama est une ville portuaire, et si je ne m’abuse, c’est le premier port du Japon.

Port de Yokohama

On décide de poursuivre la visite par l’incontournable Chinatown. Magnifique mais une horreur. C’est bondé, et encore, ce mot ne reflète pas la réalité. Ceux qui me connaissent savent que je n’aime pas me balader dans la foule (c’est en partie pourquoi je déteste les centres commerciaux). Mais là, on avance à la queue le leu, un petit pas à la fois. 
Partout, il y a des échoppes qui vendent des buns avec un peu de viande à l’intérieur. On se perd un peu car Yumi n’a pas le sens de l’orientation, comme je l’avais supposé la veille. Lise décide de s’arrêter acheter des petits buns panda au chocolat. Elle en prend trois pour chacune de nous. Exténuées par la foule et cette marche au pas, on cherche un café où se reposer. On sort de Chinatown et on atterrit dans un café français.





Le Chinatown de Yokohama


Détail d'un temple






Bun panda

On en profite pour reposer nos jambes et pieds meurtris, pour discuter et comparer nos deux pays et parler de tout et de rien. Pour remercier Yumi pour le temps qu’elle a pris pour nous, je lui offre un petit ballotin de lavande et Lise une petite boîte de foie gras. Et là, un moment anthologique se produit. Il faut expliquer comment manger du foie gras. Ça peut paraître simple, pour nous Français. Mais c’est quelque chose d’inconnu pour les Japonais (quand il en mange c’est direct servi dans l’assiette). On commence à expliquer que ça se mange avec du sel, du poivre et du pain. Mais on oublie l’essentiel, il faut ouvrir la boîte des deux côtés. Lise commence avec un « First, open the door ». Une bonne tranche de rigolade mais au moins on est sûres que Yumi s’en souviendra. Ensuite, elle me demande de lui dessiner les étapes. Mais elle ne sait pas que je suis vraiment nulle en dessin. Je crois qu’un enfant de 5 ans sait mieux dessiner que moi. Bref, je me lance et pour être certaine d’être comprise, je légende mon schéma, et en japonais, s’il-vous-plait ! Yumi est impressionné car je sais écrire en hiragana, katakana et en kanji. Bon, je n’ai pas dit que j’avais eu du bol car le mot en kanji faisait partie des rares kanji que je connaissais. Autant qu’elle ne s’attarde pas sur mon dessin mais plutôt sur mes compétences en écriture japonaises. ^_^
Au moment de payer, on joue un peu au rugby et on invite Yumi. Un peu plus et elle nous invitait encore. Ah la la, ces japonais. Un peu trop généreux.
On finit la visite avec une vue magnifique de la baie de Yokohama de nuit. On aimerait rester manger (encore !) avec Yumi pour le diner mais le lendemain, on part à Hakone et une longue journée nous attend. On quitte donc Yumi à la gare et on rentre.

Baie de Yokohama

Pour le diner, on décide de tenter les spécialités japonaises du Mc Donald’s. Lise opte pour un hamburger avec un vrai filet de poulet pané et moi pour un hamburger aux crevettes. Original mais bon. Lise a voulu tenter l’expérience plus loin en prenant un Fanta Grape fuit. Quel est le bon mot pour le décrire ? Artificiel. On ne retrouve rien avec le même goût. Mais les japonais en sont fans.

Chroniques Japonaises : Désolée, je ne vois rien aujourd’hui. Let me think et je le noterai dans le prochain post sur Hakone.

Jaa ne (à plus)
Gaellou

3 mai 2013

A la découverte de la ville ultra-moderne

Jeudi 2 Mai
Shinjuku, Shibuya, Odaiba

Aujourd’hui, on a décidé de s’attaquer aux quartiers les plus modernes. Notre choix s’est donc porté sur Shinjuku et Shibuya. Pour avoir une idée de l’étendue de la ville, j’emmène Lise au Tokyo Metropolitan Gouvernment Building, l’hôtel de ville de Tokyo. On prend l’ascenseur jusqu’au 45è étage et en 30 secondes chrono, on se retrouve au top floor.
Lorsque l’on sort de l’ascenseur, on s’arrête à un présentoir pour regarder les brochures et trouver, s’il y a lieu, des infos. Et là, une mamie japonaise nous accoste : « Je suis « free guide » (Que de bons souvenir Soline, hein ?), ça vous intéresse que je vous fasse une visite ? ». Banco. On fait un petit tour avec la guide pour nous toutes seules.
Malheureusement, un restaurant occupe la moitié de l’étage et bloque la vue. Qu’à cela ne tienne, on descend et remonte côté Sud. Là, on profite tranquillou, en essayant d’apercevoir le Mont Fuji, qui joue à cache-cache avec les nuages.

Hôtel de ville


Shinjuku

Ensuite, on repart vers la station de métro à pied, à travers les rues. On se prend la vie tokyoïte de pleine face : les enseignes lumineuses, les personnes pressées, les centaines de restaurants,… On arrive à la Southern Terrace de Shinjuku que l’on emprunte et on rentre dans un grand magasin connu à Tokyo : Tokyu Hands, une sorte de BHV. On s’y arrête pour manger thaï sur une terrasse au 11è étage. De là-haut, je repère la prochaine destination : Shinjuku-gyoen, le parc de Shinjuku.

Après un tour aux toilettes, où ils passent de la vieille musique française, on se rend dans le parc de Shinjuku, qui a la particularité d’être divisé en trois parties : un jardin japonais, un jardin anglais et un jardin français. On commence par le jardin zen, bien sûr. Et en chemin, on attend une musique familière. « Ce n’est qu’un au revoir mes frères, ce n’est qu’un au revoir… ». On se dit alors que c’est un peu bizarre comme musique de fond. On poursuit la visite, et, alors que je fais une petite pause sur un banc pour profiter du paysage, j’ai une révélation. Il est 16h30, le parc ferme. On regarde autour de nous, plus personne. Ni une ni deux, on se dirige vers la sortie la plus proche, mais pas la principale, en espérant qu’elle soit toujours ouverte. Vers la porte, j’aperçois la colline aux azalées (Satsuki). Je fais un petit crochet et rejoins Lise qui avait continué son chemin. On arrive à la porte. Ouverte. Ouf. On passe la porte. Aussitôt, elle se ferme. On a vraiment eu chaud ! Je ne me voyais pas passer la nuit dans le parc ou escalader l’énorme grille.

Cheese !


Kireiiiii  !





Azalée



Jardin japonais

Shinjuku-Gyōen ne veut pas de nous ? Eh bien allons voir Meiji Temple qui est « à côté ». Il faut vraiment se méfier du « à côté » sur une carte, car cet adverbe de lieu signifie une bonne demi-heure de marche ! Quoi qu’il en soit, on arrive au temple Meiji et à peine passé le grand torii, la même musique retentit. Je crois qu’on est maudite. Quand ce n’est pas le Daimonji (hein Solinette ?), c’est le temps qui se joue de nous.
Avec Lise, on se concerte. On n’a pas remarqué de grille à l’entrée du parc. Quelques personnes continuent d’avancer, mais ce ne sont que des touristes. Bon. On y va, on verra bien. On arrive jusqu’au temple. Il y a du monde et de nombreux japonais continuent d’affluer. On a donc le temps de visiter. On fait le tour du temple. Je repère un prêtre avec un pantalon en soie bleu turquoise, près d’une lanterne. Quelques mots de japonais, et hop ! une photo rigolote.

Un gentil prêtre au sourire étrange ^_^


Tonneau de sake

Ensuite, on se dirige vers Shibuya. Mais Lise commence à vraiment souffrir de la cheville et même si Shibuya semble près, je me méfie. On prend donc la Yamanote et on part à la recherche d’Hachiko, le célèbre chien qui a attendu son maître près de la station, même après que celui-ci soit mort.
Si Tokyo nous avait semblé « vide » jusqu’à présent, la sortie de Shibuya nous plonge dans une marée humaine. Lorsque l’on traverse le fameux carrefour de Shibuya, je ne peux m’empêcher de penser à « La foule » d’Edith Piaf.

Hachiko

Carrefour de Shibuya


Shibuya

Pour se rendre compte de ce flux de personnes, on monte au Starbucks Café, situé juste en face du carrefour. Lise repère tout de suite deux places juste devant la fenêtre. En observant défiler les gens, on ne se rend pas compte que le temps défile aussi. Une heure et demie passent. Et une idée me trotte dans la tête depuis quelques minutes. Cet après-midi, on a parcouru les quartiers les plus modernes de Tokyo. Il faut finir la journée en beauté. J’en parle à Lise. On est d’accord : direction Odaiba.

Lorsque l’on prend la ligne automatique, je vois deux places tout devant, à la place du conducteur. Décidément, il y a des avantages à visiter le Japon en dehors de la saison estivale. Les yeux grands ouverts, j’observe, toujours émerveillée, la beauté de la ville. Ses lumières, ses reflets. J’essaie de tout enregistrer. Mais bien vite, on arrive à notre arrêt. Ce n’est pas si grave. La vue qui s’étale sous mes yeux est cent fois plus belle. Le Rainbow Bridge et la Tokyo Tower dont les lumières dansent sur l’eau me fascinent. On dit que chacun peut trouver son coin de paradis. Je pense que j’ai trouvé le mien.


New York ? Non, Tokyo


Mon petit coin de Paradis

Avant que les restaurants ne ferment, on se rend à Aqua City. J’ai la tristesse de constater que le Jump Shop a disparu, remplacé par un évènement provisoire. Mais j’oublie bien vite cette déconvenue à l’idée de manger face à la baie. D’ailleurs, c’est la condition que j’impose à Lise : je refuse de manger dans un restaurant qui ne donnerait pas sur le Rainbow Bridge.
Alors que l’on cherche où manger, on entend des cris poussés plus ou moins à l’unisson dans un restaurant. Je penche la tête pour voir d’où cela vient. Un resto rempli de serveurs – pirates avec maquillage et déguisement. Le décor est super. En plus il est pile en face de la baie de Tokyo. C’est bon. On a trouvé où diner.




Mon japonais rempli de fautes et hésitant nous attire les faveurs du serveur, euh pardon, du pirate. Il se bat avec son collègue pour nous apporter nos plats. Par contre les mets sont particuliers : un hamburger avec de l’avocat et de la vanille… noire. Drôle d’expérience mais très sympa.

Il y a une histoire de charbon de bambou, mais je n'ai pas
tout compris


Demain, je vous raconterai notre journée très japonaise.



Chroniques japonaises (le retour) :
Le mode de déplacement des japonais est étrange. On a croisé un bus panda qui klaxonnait les gens pour les faire monter. On a vu le vélo collectif ou vélo garde d’enfants. Il s’agit d’un vélo parfaitement aménagé avec siège-enfant avant le guidon, sur le porte-bagages et devant le conducteur. Je ne parlerai pas des camions recouverts de kanji (caractères d’origine chinoise) et de drapeaux japonais du parti ultra-conservateur (FN local ?). Décidément, ils sont toujours aussi fous ces japonais…


Ja ne (à plus)
Gaellou