6 mai 2013

Une vie à la Japonaise

Vendredi 3 Mai
Banlieue de Tokyo, Tokyo

Aujourd’hui on retrouve Yumi et son « koibito » (amoureux) pour un barbecue avec des amis. Le point de rendez-vous est à la gare Akabane-Iwabuchi. Dès que l’on retrouve Yumi, elle m’enchaîne avec du Japonais. La journée promet de ne pas être triste.
On sort de la gare et on tourne un peu en rond. Il semblerait que Yumi n’ait pas le sens de l’orientation. Heureusement, Mitsuru (Ebi-chan, le petit-ami) a l’air de savoir où il va. Après quelques minutes, on arrive sur la rive d’une rivière. De nombreuses personnes sont rassemblées et ça sent déjà la viande grillée. Il est 11h.
On cherche à travers les espèces de tentes et on rencontre Yoko et Mako, les amis de Yumi. Les présentations faites, on nous ordonne presque de nous asseoir pendant qu’ils préparent tout.
Pendant tout l’après-midi, on mange, on discute en français, japonais et anglais, on rit, on mange, on essaie de la nourriture venue de France (saucisson et carambars), on mange. Et surtout, on mange. Du sucré, du salé, peu importe, on ingurgite des tonnes et des tonnes. Lise et moi sommes vite distancées. Ils avalent goulûment tous les aliments : poivrons, porc, carottes, champignons, bœuf, tomates cerise, racine de lotus, …

Mako, Mitsuru et Yoko


Yumi et Lise en pleine dégustation


Yoko et moi
  
Au cours d’une discussion, je leur dit que la spécialité japonaise que je préfère est les yakisoba, des nouilles sautées. A ce moment tous les japonais autour du barbecue s’exclame « sugoi (génial) ». Je les regarde sans comprendre et Yumi m’explique qu’après tout ce qu’on s’est enfilé, on va manger des yakisoba. J’en suis doublement choquée. Premièrement, on va encore manger ? Deuxièmement, comment on saute des nouilles sur un barbecue ?

Au Japon, il n’y a aucun problème, que des solutions. C’est qu’ils sont inventifs. Ils sortent une sorte de lèche-frite qu’ils posent sur le BBQ et après, il n’y a plus qu’à mélanger tous les ingrédients.
Dans la tente voisine, les japonais se préparent un autre mets traditionnel : le curry. Dans une grande marmite. Sur le BBQ. Tout va bien. Cette séquence pourrait carrément se retrouver dans mes chroniques japonaises.

Mako, Lise, Yoko, Mitsuru et moi

Après la BBQ et les yakisoba, on a encore énormément faim, comme vous pouvez vous en douter. Alors pour combler ce petit creux, on a eu le droit à des onigiri (boule de riz) recouverts de sauce soja et cuits au barbecue. Après ça, j’ai arrêté de mémoriser tout ce qu’on a pu avaler.
Onigiri
Ah mais j’oubliais ! Quand on mange autant, on a très soif. Alors on boit, du Coca pour moi (comme c’est étrange) et de la limonade pour Lise. Mais on boit beaucoup car dès que notre verre est vide ou seulement à moitié vide, Yoko ou Mako nous ressert. Ce petit manège dure jusqu’à 17h. Je rappelle qu’on a commencé à 11h…
Quand vient le moment de tout ranger, je me lève pour les aider et je me fais rembarrer comme une malpropre. Comme on ne veut pas rester assises à les regarder bosser, on se lève et on observe, bien mal à l’aise. Lorsqu’arrive le transfert de toutes les affaires dans la voiture de Yoko et Mako, on est obligée de les feinter pour pouvoir les aider. Au final on a passé une excellente après-midi.
Arigatou gozaimasu. Tanoshikatta desu
Mais la journée n’est pas finie pour autant. Yumi et Mitsuru veulent nous faire visiter un peu Tokyo. Comme ils sont très gentils, ils essaient de trouver quelque chose à faire au plus près de notre hôtel. Encore une fois, il faut ruser pour éviter qu’ils se plient en quatre pour nous. Finalement, on opte pour le Palais Impérial de Tokyo. Lorsque l’on arrive sur place, il commence à faire nuit (à 18h-18h30 la nuit tombe). On a le temps pour quelques photos avant qu’il fasse trop noir.

Palais Impérial


Palais Impérial

Puis vient l’heure du diner. Lise et moi n’avons pas vraiment faim mais Yumi et Mitsuru commence à ressentir ses effets. On leur demande alors à manger du vrai et typique japonais. Après une visite des différentes architectures de Ginza, on se retrouve dans un restaurant japonais situé au sous-sol d’une rue annexe, peu fréquentée et un peu sombre.
Dans l’entrée, on doit se déchausser car le sol est recouvert de tatami. Ohhh ça augure du typique. Puis on nous conduit à notre table. On doit alors s’asseoir par terre mais on peut mettre nos pieds sous la table car il y a de l’espace. De mieux en mieux. Arrive la carte. Tout en japonais, écrit à l’encre et au pinceau. J’adore ! Mitsuru nous demande ce qu’on veut boire et on opte comme eux pour une boisson ultra japonaise : le calpis. Quand nos verres arrivent, on aperçoit un liquide laiteux mais pas très épais. Comme de l’eau à laquelle on aurait mélangé du lait. J’approche mes lèvres timidement. Je prends une gorgée et écarquille les yeux. De leur côté Yumi et Mitsuru nous regarde intensément, scrutant nos visages. Qu’est-ce que c’est que cette boisson ?! C’est délicieux et rafraichissant. En plus, il y a un petit goût citronné. Exquis ! C’est sûr, j’en ramène et je le fais goûter !

Alors je vais prendre...


Kampai !

Avec la boisson, on a le droit à des petits apéritifs. Yumi et Misturu ont pris du tako (poulpe) et ils nous ont commandé des edame, haricots dans leur cosse. Je prends mes baguettes, choppe le premier edame et commence à ouvrir la bouche. « No no no », me hurlent Yumi et Mitsuru. Puis, ils éclatent de rire. Qu’est-ce que j’ai fait ?! Ils m’expliquent, tout en riant, qu’il faut se débarrasser des cosses en croquant et ne manger que les grosses graines. Je leur explique que chez nous les pois gourmands, très semblables, se mangent en entier. Ah quand les cultures se rencontre et entrent en collision…
Notre repas se poursuit avec une multitude de petits plats : des yakitoris, des abats de poulet (oh my goodness !), des brochettes tempura (panées) de pousses de maïs, de racine de lotus et de yam (je ne sais toujours pas ce que c’est). On a aussi eu le droit à de l’anguille et du riz. Très bon. Pour terminer le repas, on a pris une glace au yuzu (citron japonais) pour nous quatre.

Un peu de piquant avec vos abats ?

Puis vient le moment embarrassant. On a terminé de manger. Le serveur apporte la note, assez salée : environ 10 000 yens soit une centaine d’euros. Et Mitsuru nous lance un rapide « c’est bon » avant de sortir un billet de 10 000 yens. On est super gênées. On refuse mais il insiste. On tente de résister mais on craint en même temps de l’offusquer en refusant d’avantage. On est vraiment embarrassées : on a rien fait de la journée pendant qu’ils préparaient à manger ou qu’ils rangeaient, ils nous ont fait une visite guidée des jardins du Palais Impérial et de Ginza et en plus, ils nous offrent le repas. Bon, on leur revaudra ça demain quand Yumi nous accompagnera à Yokohama.
Lorsqu’ils nous raccompagnent au métro, on a deux possibilités : prendre le métro ou le JR (sorte de rer). Pour nous le plus simple est le métro qui nous ramène devant l’hôtel mais le JR nous va bien aussi car la station est à 10 min de marche seulement de l’hôtel. Je leur demande ce qui les arrange le plus. Au final, on s’est fait avoir, je crois. Ils m’ont embrouillée et je pense qu’ils ont fait un détour pour nous amener jusqu’au quai du métro. Encore une preuve de la gentillesse des japonais.


Arigatou gozaimasu minna san
Tanoshikatta desu
Oishikatta desu
  
Samedi 4 Mai
Yokohama

Aujourd’hui on a rendez-vous uniquement avec Yumi. Elle nous fait visiter sa ville, Yokohama. Quand on sort de la gare, on découvre une grande tour, la Landmark Tower. Cette tour fut la plus haute du monde avant la construction de la tour de Dubaï.
En dessous du bâtiment, je discerne des mâts. On s’approche pour regarder et on voit un très beau trois-mâts perdu parmi les buildings. Un concert y est organisé et on peut visiter le bateau. Nous nous posons deux minutes pour observer puis continuons notre chemin. Un parc d’attraction apparaît. Sûrement pour optimiser la place, les attractions sont comme imbriquées les unes dans les autres. Très étrange pour nous.

Landmark Tower


Trois-mâts



On arpente les rues et les centres commerciaux. On goûte aux bienfaits rafraichissants de l’eau du Mont Fuji grâce à une dégustation gratuite. Et où qu’on aille, tout est noir de monde. D’accord, on est samedi, en pleine Golden Week (semaine avec 4 jours fériés), mais quand même. L’explication arrive lorsque l’on dépasse un bâtiment en brique rouge (d’architecture très « Nord de la France »). Yokohama a décidé d’organiser une fête du Printemps, spéciale Allemagne. Il n’est donc pas rare de croiser des Japonais manger de la choucroute. Une vision particulièrement drôle. De plus, les Japonais étant de grands buveurs de bière, on les voit tous, une choppe à la main et des tonnes de tonneaux sont entassés sous les tentes de toutes les marques de bières allemandes.

Frohling Fest 2013
On poursuit notre visite sur la promenade qui longe la mer. Ici, le printemps est célébrer par des œuvres fleurales plantées dans les parterres. Un peu plus loin se tient le festival de la pop Japonaise. On y croise des groupes de « pop idols », sorte de bimbos à la japonaise. Au lieu des cheveux blonds et des grosses poitrines, les pop idols adoptent une voie enfantine et s’habillent en soubrette…

Oeuvre printanière


 On fait une pause déjeuner dans un restaurant Hawaien spécialisé dans le curry. C’est pas bizarre, o_O ? Quand arrive le moment de payer, Yumi se faufile devant nous et nous paie encore le repas. On proteste encore plus que la veille. Déjà on avait été gênées mais là, ça nous met vraiment mal à l’aise. Mais Yumi ne veut rien entendre. Très bien, on sait ce qu’il nous reste à faire… Comme les japonais passent leur temps à manger, on lui paiera plein de petits trucs à grignoter dans l’après-midi.
On continue nos balades. On passe devant un marchand de glace donc j’offre une glace à Yumi, mais ça nous oblige aussi à en prendre une. On crapahute (avec une pente à 20 % au moins !) jusqu’à Harbour View Point Park, un parc idéalement placé pour observer le port de Yokohama. Je rappelle que Yokohama est une ville portuaire, et si je ne m’abuse, c’est le premier port du Japon.

Port de Yokohama

On décide de poursuivre la visite par l’incontournable Chinatown. Magnifique mais une horreur. C’est bondé, et encore, ce mot ne reflète pas la réalité. Ceux qui me connaissent savent que je n’aime pas me balader dans la foule (c’est en partie pourquoi je déteste les centres commerciaux). Mais là, on avance à la queue le leu, un petit pas à la fois. 
Partout, il y a des échoppes qui vendent des buns avec un peu de viande à l’intérieur. On se perd un peu car Yumi n’a pas le sens de l’orientation, comme je l’avais supposé la veille. Lise décide de s’arrêter acheter des petits buns panda au chocolat. Elle en prend trois pour chacune de nous. Exténuées par la foule et cette marche au pas, on cherche un café où se reposer. On sort de Chinatown et on atterrit dans un café français.





Le Chinatown de Yokohama


Détail d'un temple






Bun panda

On en profite pour reposer nos jambes et pieds meurtris, pour discuter et comparer nos deux pays et parler de tout et de rien. Pour remercier Yumi pour le temps qu’elle a pris pour nous, je lui offre un petit ballotin de lavande et Lise une petite boîte de foie gras. Et là, un moment anthologique se produit. Il faut expliquer comment manger du foie gras. Ça peut paraître simple, pour nous Français. Mais c’est quelque chose d’inconnu pour les Japonais (quand il en mange c’est direct servi dans l’assiette). On commence à expliquer que ça se mange avec du sel, du poivre et du pain. Mais on oublie l’essentiel, il faut ouvrir la boîte des deux côtés. Lise commence avec un « First, open the door ». Une bonne tranche de rigolade mais au moins on est sûres que Yumi s’en souviendra. Ensuite, elle me demande de lui dessiner les étapes. Mais elle ne sait pas que je suis vraiment nulle en dessin. Je crois qu’un enfant de 5 ans sait mieux dessiner que moi. Bref, je me lance et pour être certaine d’être comprise, je légende mon schéma, et en japonais, s’il-vous-plait ! Yumi est impressionné car je sais écrire en hiragana, katakana et en kanji. Bon, je n’ai pas dit que j’avais eu du bol car le mot en kanji faisait partie des rares kanji que je connaissais. Autant qu’elle ne s’attarde pas sur mon dessin mais plutôt sur mes compétences en écriture japonaises. ^_^
Au moment de payer, on joue un peu au rugby et on invite Yumi. Un peu plus et elle nous invitait encore. Ah la la, ces japonais. Un peu trop généreux.
On finit la visite avec une vue magnifique de la baie de Yokohama de nuit. On aimerait rester manger (encore !) avec Yumi pour le diner mais le lendemain, on part à Hakone et une longue journée nous attend. On quitte donc Yumi à la gare et on rentre.

Baie de Yokohama

Pour le diner, on décide de tenter les spécialités japonaises du Mc Donald’s. Lise opte pour un hamburger avec un vrai filet de poulet pané et moi pour un hamburger aux crevettes. Original mais bon. Lise a voulu tenter l’expérience plus loin en prenant un Fanta Grape fuit. Quel est le bon mot pour le décrire ? Artificiel. On ne retrouve rien avec le même goût. Mais les japonais en sont fans.

Chroniques Japonaises : Désolée, je ne vois rien aujourd’hui. Let me think et je le noterai dans le prochain post sur Hakone.

Jaa ne (à plus)
Gaellou

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je me suis mise à rire comme pas possible devant le "« No no no », " xD Ca devait être bien amusant ! Mais qu'est-ce que vous avez mangé ! Et vous n'avez pas été malade, avec tout ce que vous avez ingurgité ?

En tout cas tu as de supers connaissances sur place ! Enfin je ne suis pas étonnée de ce que tu as raconté là, vu que "Yumi" j'en avais déjà entendu parlé. ;)

Nanarusasu.
(j'ai lu la journée à Hakone aussi. J'ai retenu le souffre et le funiculaire qui bouge avec le vent ! xD Bouuahh !! Je pense que je n'en aurai pas mené très large)