9 mai 2013

A l'assaut de la montagne

Dimanche 5 Mai
Hakone

Après quasiment 5 jours de ville, on a décidé de se mettre au vert. En route donc pour la montagne et la région d’Hakone plus précisément. Avec une bonne centaine de kilomètre à parcourir, on doit se lever tôt. 
A 9h, on est à la gare d’Ueno. On prend la Yamanote pour Shinjuku et on emprunte la « Odakyu Line » grâce au Hakone Free Pass, un passe valable deux jours mais déjà rentable sur un. Dans le train, on se plie à la mode japonaise : on dort une bonne partie du trajet. On nous avait prédit du monde, le train est quasiment vide.
Arrivée à Odawara, on change de train pour Hakone-Yamoto. Sur place on suit les fléchages et on arrive à une queue digne de Disneyland. Ah oui, effectivement, il y a du monde. Deux possibilités s’offrent à nous : prendre un train de montagne historique ou prendre le bus pour rejoindre le lac. On opte pour le premier choix, mais on n’aurait peut-être pas dû.

Train historique

Toujours est-il que l’on fait la queue et finalement, on arrive devant les quais. Tout le monde est bien rangé en colonne devant les emplacements des portes. La même chose se serait passée à Paris, cela aurait été la cohue. Derrière nous l’employé de la gare ferme les grilles (comme à Disney, je vous dis) et par conséquent on se retrouve tout derrière. Comme je n’ai pas envie de poireauter 40 min debout dans le train, je propose à Lise de ne pas prendre ce train-là et de prendre le prochain, une demi-heure plus tard, pour être sûre d’être devant et assise. On laisse donc partir le train.

Il y a un peu de monde

Alors qu’on attendait, une touriste nous interpelle « Do you speak English ? ». Elle est un peu perdue avec ses tickets (elle n’avait pas pris le Hakone Free Pass). On la renseigne comme on peut, puis elle va demander au personnel de gare des précisions. Puis, elle se remet tout à la fin de la queue. Je lui fais un signe de tête pour qu’elle nous rejoigne. On apprend alors qu’elle s’appelle Sarah, qu’elle vient de New York et qu’elle sera prof de loi à la rentrée prochaine. On discute en attendant le train, puis dans le train. Quand on en sort, on se propose simultanément de faire les visites ensemble.
Après le train historique, on embarque à bord d’un funiculaire. Encore une fois, on est chanceuse et on trouve de la place assise. Les vieux autour de nous sont complètement fous. Ils courent, jouent des coudes pour passer devant et se jettent sur les sièges disponibles. Un vieillard s’étale même par terre en manquant une marche, tellement il se dépêchait.

Funiculaire


Au fond, la mer

Sur le trajet, on discute avec Sarah et on parle de la visite. Pour le moment, la seule chose qu’on a faite a été de changer de moyen de transport. Le train a beau être historique, le funiculaire atypique, on n’est pas venues pour faire un marathon de la locomotion. A ce moment-là, on est un peu déçues de notre journée.
On prend deux-trois photos du paysage avant d’embarquer (pardon de faire la queue) sur le téléphérique. La pente est raide, la cabine bouge. J’adore, mais Lise et Sarah s’accrochent fermement à la rambarde et refusent de regarder en bas. Le paysage est verdoyant. Au loin, on aperçoit la mer. En haut de la montagne, on distingue le kanji « grand » que l’on fait brûler lors du Daimonji. Et tout autour, des arbres à perte de vue.

Le téléphérique





Un écrin de verdure


Puis le téléphérique atteint un sommet et d’un coup le paysage change. Tous s’écrient « Oooh. Sugoi ». La verdure a laissé la place à la pierre. Ce ne sont plus des arbres qui s’élèvent, mais des volutes de soufre. On aperçoit même en contrebas, une rivière jaune soufrée. Avec cette vision apocalyptique, le vent redouble de force. Il hurle contre la cabine la faisait osciller. Moi, j’en fais abstraction, accaparée par ce spectacle d’une dévastatrice beauté. Mais bien trop vite, on doit descendre du téléphérique. Ça y est, on est arrivée à Owakudani, la vallée bouillonnante.

Une vision apocalyptique
On fait une pause pour déjeuner : des croquettes de pommes de terre, de la saucisse made in Japan et en dessert, un œuf noir, cuit dans les eaux bouillonnantes de la montagne. Autour de nous, beaucoup mangent une glace jaune. On se demande quel est son parfum. Je regarde un peu partout et je tombe sur une affiche en hiragana. Je n’en crois pas mes yeux. La glace est à l’œuf. Beurk. Lise veut y goûter malheureusement, le temps nous presse et elle ne le fera pas.


Les œufs sont cuits dans l'eau soufrée

Un kuro tamago ou œuf noir

Après ce repas consistant, on s’attaque aux fumerolles. On crapahute. Plus on monte, plus ça pue. Enfin, on arrive à l’étendue d’eau bouillonnante principale. On se prend plein de vapeurs en pleine face, l’odeur est épouvantable, mais on a la banane. Ça nous change des trains et autre moyens de transport. Face à nous, des montagnes bleues se dessinent. Il fait chaud et de l’humidité sort du sol. Mais, quelle est cette forme au lointain ? On arrive à distinguer son sommet caché sous de la neige. Yatta ! (Youpi !) Le Mont Fuji nous a fait grâce de sa présence aujourd’hui.

On distingue difficilement le Mont Fuji à cause de l'humidité


Le lac Ashino et les montagnes


Des fumerolles


Owakudani, la Vallée Bouillonnante


J'ai dû donné de ma personne pour apercevoir le Mt Fuji


Le Mont Fuji
Le Soleil commence à tourner, il faut continuer notre route. On retourne à la station de téléphérique pour en prendre un deuxième qui mène au lac. Mais Sarah propose qu’on vérifie que les bateaux circulent toujours. Je demande (en japonais) s’il nous reste assez de temps pour prendre le dernier bateau. Non. Tout s’arrête à 17h et il est 16h20. Le temps de faire la queue, cela risque d’être compliqué. On est obligé de faire demi-tour et de rentrer.


Lise et Sarah

Au lieu de retourner jusqu’à Hakone-Yumoto, on s’arrête à Gora, le terminus du funiculaire. Là, on quitte Sarah qui retourne sur Tokyo et on prend le bus pour Yunessun, l’onsen (sources chaudes) de Hakone. Le bus nous dépose juste devant l’établissement. Il est immense. Il a même une sorte de centre commercial. Cet onsen a la particularité d’accepter les maillots de bain dans une partie de son établissement (Yunessun et Yutopia). De plus avec notre Hakone Free Pass, on a une réduction sur l’entrée (2 200 yens au lieu de 2 600 yens).



Yutopia permet d’accéder à des bains en extérieur. On peut ainsi se baigner dans du café, du thé vert, du saké, du vin rouge, de l’eau très chaude (41,6°C). Il y a aussi un bain traditionnel japonais avec des fleurs à longues et épaisses tiges qui servent à se fouetter le dos pour favoriser la circulation du sang. Enfin, on a des bains de pierres, plus classique.
Dans la partie Yunessun, on est un peu comme dans un spa. Il y a des bains romains, des sortes de jacuzzis et un bain qui a la même densité que la mer morte (et qui est tout jaune). On flotte donc super facilement et cela donne une drôle de sensation.
L’onsen dispose également d’une partie plus traditionnelle, c’est-à-dire, sans maillot de bain (naked bath). Mais on ne l’a pas testé.
On n’a pas pris de photos car on ne savait pas si c’était autorisé. Après vérification, on aurait pu faire de jolis clichés. Dommage.
On a quand même profité des bains jusqu’à 20h. Puis on a pris le dernier bus jusqu’à Odawara. Un vrai calvaire. J’étais malade comme tout avec tous ces lacets de montagne. J’ai donc adopté la technique japonaise : je me suis endormie.
Puis on a filé prendre notre train puis notre correspondance à Shinjuku. On est rentrées à Ueno vers minuit. J’étais affamée (et ce depuis plus de 3h). Je me suis englouti mon diner et au lit. Au final, la journée s’annonçait mal avec tous ces moyens de transport mais dès qu’on est arrivées à Owakudani, ça a été super. Par contre, je suis super déçue de ne pas avoir pu faire le tour complet. La prochaine fois, je commencerai par le lac.


Chroniques japonaises : la mode

J’ai énormément hésité entre la mode et la nourriture. Mais comme j’avais déjà fait une chronique japonaise sur la nourriture lors d’un précédent voyage, j’ai décidé de me consacrer aujourd’hui à la mode. Je reviendrai sur la nourriture dans un prochain post. 

La mode japonaise est bien éloignée de la mode française. Certainement car il existe des styles complètement différents. On a d’abord le style gothique mais japanisé, c’est-à-dire, un style gothique à froufrous. Il y a aussi le style « tout froufrou », un peu rétro. Ensuite, on a le style « kawaii », mignon, qui tente de faire gamine. Enfin, le style le plus répandu est très certainement le « araducuyakamaté » : plus court, leur short arriverait au nombril. Pour quelques unes je me suis même demandé si elle portait autre chose que leur T-shirt. Mais le plus étonnant dans tout ça c’est que ce n’est absolument pas vulgaire.
J’oubliais un dernier style, un peu bizarre. Il s’agit d’un mélange des genres comme le kawaii rétro ou araducuyakamaté gothique. Décidément, elles sont folles, ces japonaises…


A bientôt, pour le dernier post concernant ce court voyage : Le palais impérial et Ueno
Jaa ne

Gaellou

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